Histoire de Pers-Jussy
Historique sommaire de la Commune de Pers-Jussy (1)
On ne sait rien du passé spécifique de Pers-Jussy avant 1227, date à laquelle le nom de Pers (orthographié Paers) apparaît dans un document ecclésiastique.
Le système féodal qui existe alors est d’une telle complexité et d’une telle instabilité qu’il est plus commode de se référer aux subdivisions territoriales d’origine ecclésiastique dont l’unité de base est la paroisse.
Sur le territoire actuel de Pers-Jussy coexistaient alors la très vaste paroisse de Pers-en-Bornes et la toute petite paroisse de Jussy-sous-Pers.
L’une et l’autre ont la particularité d’être « écartelées » entre le Faucigny et le Genevois : comme les Sires de Faucigny et les Comtes de Genève n’avaient pas toujours des relations paisibles, on imagine aisément la situation des habitants en cas de conflit et on comprend mieux l’origine du Châtelard du Foug à Jussy et du Châtelet du Crêt d’ost (aujourd’hui on dit « Crédoz ») à Cornier, tout contre la « frontière » avec Pers-Jussy.
C’est en 1401 seulement que les territoires des paroisses de Pers et de Jussy sont rattachés dans leur totalité au Comté de Savoie (qui deviendra Duché en 1416), un état quasi-indépendant qui va de la Méditerranée au Lac de Neuchâtel et recouvre la majeure partie des Alpes occidentales.
L’histoire de Pers-Jussy se confond alors avec celle de la Savoie, marquée par plusieurs invasions et occupations étrangères. Pour l’anecdote, signalons une tradition locale : au cours d’une des occupations françaises, le roi François 1er aurait passé une nuit au château de Cevins mais, à Reignier, on assure que le roi a couché au château de Magny, ses chevaux seuls ayant séjourné à Cevins !
À la fin du XVIIIe siècle survient un événement majeur aux multiples conséquences : les troupes révolutionnaires françaises envahissent la Savoie dans une allégresse générale qui se tempérera par la suite. La Savoie devient le département du « Mont-Blanc ». Les communes sont substituées aux anciennes paroisses. En 1798, la France annexe Genève qui devient la préfecture d’un nouveau département, le « Léman », dont Pers et Jussy font partie.
Après la chute de Napoléon en 1814, la Savoie est occupée par les Autrichiens puis rendue au Royaume de Sardaigne.
Les communes de Pers et de Jussy sont alors fusionnées en une « commune double de Pers et Jussy » dont le nom sera vite abrégé en Pers-Jussy.
En 1860 survient l’Annexion : la Savoie retourne dans le giron français et Pers-Jussy fait partie d’un département nouvellement créé, la Haute-Savoie. La commune appartient également à la « grande zone », territoire français autorisé à commercer en franchise de douane avec la Suisse. Cette situation sera abolie au cours de la guerre de 1914-1918 et les Perjussiens deviendront alors des citoyens français « normaux ».